William Morris, socialiste anglais du xixe siècle, pose dans ce récit les bases de sa pensée utopiste. Influencé par une époque en pleine révolution industrielle, Morris regrette l’expropriation de l’artisanat et l’accaparement de l’outil de production par le capital.

Dans sa société idéale, il met en œuvre toutes ses passions artistiques et philosophiques, en accordant une place centrale à l’artisanat, à la manufacture de qualité. Dans la ligne de son « socialisme esthétique », l’environnement où se développe le récit est en tout point idyllique. Êtres humains, faune et flore vivent en harmonie. Tous les individus pratiquent une discipline à son meilleur niveau. En parfaite opposition au Londres qu’il connaît, il imagine des paysages colorés, où les habitant.e.s sont paré.e.s de vêtements de qualité qui leur donnent l’air endimanché tout au long de l’année. Chaque objet serait traité en marchandise de luxe s’il était présent dans ce Londres grisâtre du xixe siècle.

Dans la lignée de Mark Twain ou de Thomas More, en intégrant un parallèle politique à son époque, Morris questionnait déjà tous les maux et autres catastrophes que peuvent engendrer une surproduction justifiée par l’apanage du progrès. Pionnier d’une écologie sociale, il est un auteur oublié que, grâce à certains militant.es passionné.es, nous avons le plaisir de redécouvrir. Ses récits, romans ou nouvelles sont plus que jamais d’actualité.

Antoine