À l’occasion des 150 ans de la Commune de Paris, la lecture de l’ouvrage d’Éric Fournier tombe à point nommé ! Dans « La Commune n’est pas morte », l’auteur analyse la manière dont cet événement a été perçu de 1871 à nos jours.

Pourquoi c’est le monument du Sacré-Cœur qui a été érigé à Montmartre pour purger les velléités démocratiques des Communard·es ? Comment les héritier·ères de la Commune sont-iels passé d’un hommage douloureux des martyrs, avec la manifestation annuelle au mur des fédéré·es du cimetière Père-Lachaise, à une commémoration festive et libertaire à partir de Mai-68 ? Comment les manuels scolaires et les livres d’histoire grand public représentent-ils la Commune ?

Des fascistes aux libertaires, comment les différents camps politiques ont-ils fait usage de la mémoire de la Commune ? Durant toute la première moitié du XXe siècle, les communistes n’ont eu de cesse de tisser des liens entre la mémoire de la Commune et les enjeux sociaux de leur temps pour galvaniser leur lutte, tandis que, de l’autre bord, une frange de l’extrême droite identitaire a instrumentalisé la Commune pour louer le nationalisme des fédéré·es face à la Prusse.

Gare aux tentatives de récupération et aux manœuvres propagandistes ! Cet ouvrage pour le moins passionnant, publié aux excellentes éditions Libertalia, nous invite, à notre tour, à cultiver le souvenir de la Commune, tout en prenant conscience des processus de mémoire et de sélection. Vive la Commune !

Lysiane, libraire alterlibriste